Tuesday, November 12, 2013

De passage au Collège Algonquin!


À l'occasion d'une belle journée d'octobre, j'ai voyagé jusqu'à Ottawa pour rencontrer les membres de l'autre collège de la ville : le Collège Algonquin.  Les professeurs, les conseillers et les bibliothécaires du collège Algonquin sont représentés par les dirigeants de la section locale 415 du SEFPO.  Avant de participer à une réunion du Comité exécutif local (CEL) avec les délégués syndicaux, j'ai rencontré le président de la section locale, Patrick Kennedy, le délégué syndical en chef, J. P. Lamarche, le premier vice-président, Jack Wilson, le deuxième vice-président, Dave Haley, et le trésorier, Shawn Pentecost.

JP Lamarche (à gauche) et Patrick Kennedy
  Le Collège Algonquin, qui compte plus de 19 000 étudiants à temps plein, est l'un des plus grands collèges de l'Ontario.  Le campus Woodroffe, à Ottawa, accueille la majorité des étudiants et on y enseigne la plupart des programmes d'études.  Le Collège Alconquin a également deux campus plus modestes, à Perth et Pembroke. Ayant une population étudiante importante, le Collège Algonquin a également un grand nombre de professeurs, dont 580 membres du personnel scolaire à temps plein.  À l'instar de la situation qu'on retrouve dans d'autres collèges, le Collège Algonquin a trois fois plus d'employés à temps partiel que d'employés à temps plein – c'est-à-dire plus de 1 600 professeurs à temps partiel et engagés pour une période limitée.

Au Collège Algonquin, le ratio entre les professeurs à temps partiel et à temps plein est accablant, mais il serait encore pire sans la pression constante de la section locale 415.  Grâce à des griefs du personnel, la section locale a été en mesure d'exiger l'embauche de professeurs à temps plein.  La convention collective du personnel scolaire stipule que le collège doit donner la préférence à la désignation de postes ordinaires à temps plein plutôt qu'à des postes à charge partielle.  À l'époque de la fondation du système collégial, on recrutait le personnel de cette manière, mais aujourd'hui les sections locales, à l'instar de la 415, doivent se battre au quotidien pour empêcher le nombre actuel de professeurs à temps plein de diminuer encore plus.  Il s'agit d'un exemple frappant qui montre qu'on ne recrute plus de nos jours les professeurs à temps partiel pour des raisons de flexibilité, mais pour des raisons stratégiques de réduction des coûts. Une stratégie qui exerce une énorme pression sur les membres du personnel scolaire à temps plein et qui compromet la qualité de l'éducation.

Les professeurs du Collège Algonquin subissent également des pressions de la direction afin d'élaborer davantage de cours en ligne et hybrides.  Derrière l'apprentissage en ligne se cache surtout une mesure de réduction des coûts, puisqu'on peut enseigner à des classes avec un large effectif et que les gestionnaires peuvent récupérer le contenu des cours, qui a été élaboré par les professeurs à temps plein pour le donner aux professeurs à temps partiel.  Il y a quelques années, un professeur du Collège Algonquin, qui enseignait dans le Programme de sciences infirmières et enregistrait ses cours sur ordre de la direction, s'est rendu compte que le contenu de ses cours avait été envoyé aux professeurs à temps partiel pour qu’ils s'en servent pour enseigner.

Ironiquement, les dirigeants de la section locale 415 ont souhaité préciser que la majorité des étudiants préfèrent les cours traditionnels et en classe à l'apprentissage en ligne.  Les étudiants du Collège Algonquin ont même fait part de leur opposition à l'apprentissage en ligne à leur association étudiante et à la direction, mais à ce jour leur résistance a eu peu d'impact sur les politiques du collège.

Ce mépris affiché de la direction du collège pour les préoccupations des étudiants et du personnel scolaire au sujet de l'apprentissage en ligne est un élément qui refera certainement surface lors de ma prochaine visite au Collège Mohawk de Hamilton...

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