Monday, December 16, 2013

Le Collège Cambrian : Retour vers le Nord!


Le jour de l'Halloween, j'ai repris la direction de Sudbury pour rendre visite au personnel scolaire du Collège Cambrian – l'autre collège de la ville.  Les professeurs, les conseillers et les bibliothécaires du Collège Cambrian sont représentés par la présidente Carolyn Gaunt et les délégués syndicaux de la section locale 655 du SEFPO. 

Carolyn Gaunt – l'illustre présidente de la section locale
 
Avec plus de 4 000 étudiants et étudiantes à temps plein, le Collège Cambrian est le plus grand collège du Nord de l'Ontario.  À l'origine, le Collège Cambrian avait des campus à Sudbury, à North Bay et à Sault Ste. Marie, mais dans les années 1970, les campus de North Bay et de Sault sont devenus des collèges de plein droit – le Collège Canadore et le Collège Sault.  En 1995, les programmes de langue française du Collège Cambrian ont été transférés au nouveau Collège Boréal.

Durant la réunion du CEL, les délégués syndicaux du Collège Cambrian ont discuté de toutes les pressions qui sont exercées sur le personnel scolaire au moment où les programmes sont passés au crible.  Comme dans la plupart des autres collèges, la baisse du nombre d'employés à temps plein constitue le plus important problème au Collège Cambrian.  La section locale 655 compte actuellement 182 membres à temps plein, environ 35 à charge partielle et plus de 200 à temps partiel.  Certes, le rapport entre le nombre d'employés à temps plein et à temps partiel est meilleur que dans de nombreux autres collèges, mais il y a de moins en moins d'employés à temps plein du fait qu'on ne remplace pas ceux et celles qui partent à la retraite.

Les conséquences des réductions budgétaires imposées par l'administration se font également sentir dans plusieurs autres domaines.  Les délégués syndicaux dans les programmes de métiers décrivent des classes où les étudiants travaillent à deux sur une machine conçue pour un seul étudiant.  En dehors de la question de santé et sécurité que soulève une telle situation, un délégué syndical a exprimé ses préoccupations quant à la qualité de l'apprentissage : « Les étudiants ne payent pas la moitié de leur éducation, alors pourquoi devraient-ils apprendre dans de telles conditions? »   Ils ont également souligné l'augmentation de l'effectif des classes et l'obligation de suivre des cours en ligne qui ont un impact négatif sur l'apprentissage.  Sans liberté académique, les professeurs, les conseillers et les bibliothécaires ont de plus en plus de mal à défendre les normes académiques.  Le membre du personnel scolaire qui ose se plaindre s'expose à des représailles sévères, y compris un licenciement. Les associations étudiantes des collèges ont tendance à ne pas se mêler de ces questions théoriques.  Au bout du compte, qui a vraiment le droit de défendre les étudiants?

À la fin de notre réunion, le personnel scolaire du Collège Cambrian s'est dit préoccupé par la direction dans laquelle est engagé l'enseignement collégial dans son ensemble.  Si on continue dans cette direction, ont-ils ajouté, on aura bientôt une grande partie du personnel scolaire qui travaillera à temps partiel, des classes qui seront en moyenne aussi surpeuplées que dans les universités, des cours qui seront majoritairement offerts en ligne et une armée d'administrateurs qui ne cessera de croître.  Pendant ce temps, les étudiants et les étudiantes continueront de payer des frais de scolarité encore plus élevés pour recevoir toujours moins en retour. 

Ce n'est qu'en prenant le contrôle de ces travaux académiques que le personnel scolaire pourra repousser le programme d'austérité de l'employeur et se focaliser sur la raison d'être de l'enseignement collégial – la relation entre les étudiants et le professeur dans la salle de classe.  Carolyn Gaunt a bien résumé les conséquences de ces changements pour nos étudiants, en posant une question toute simple : "Quand vous repensez à vos études au collège, vous souvenez-vous de vos professeurs préférés ou du vice-président aux finances du collège?"

En ce qui me concerne, je me souviens très bien ...

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