Wednesday, October 23, 2013

La belle Cité

Le vendredi 4 octobre, j'ai pris le train en direction d'Ottawa, l'une de mes villes canadiennes préférées, afin de rencontrer le personnel scolaire de La Cité collégiale, le plus grand collège francophone de l'Ontario.  Après avoir déjeuné avec Benoit Dupuis, le président de la section locale 470 du SEFPO, j'ai rencontré les dirigeants et délégués syndicaux de la section locale. 

Benoit Dupuis
 
La Cité, qui a été créée en 1990, est relativement récente dans le système collégial de l'Ontario.  C'est un établissement de taille moyenne, qui compte quelque 5 000 étudiants à temps plein et 300 membres du personnel scolaire à temps plein.  La proportion de personnel scolaire à temps plein et à temps partiel est de 50-50, un peu au-dessous de la moyenne du système collégial, avec une tendance défavorable qui s'amplifie.

La Cité connait des bouleversements importants depuis l'arrivée du nouveau président du collège en 2010.  Depuis ce changement et l’instauration d’un style de gestion de plus en plus corporatif, les relations de travail sont chamboulées.  Pierre St.-Gelais, agent des griefs en chef, a souligné qu'entre avril 2011 et septembre 2013, le syndicat a déposé six fois plus de griefs qu'il en avait déposés au cours des quinze dernières années.

Pierre St.-Gelais
 
Un autre problème auquel sont confrontés les professeurs de La Cité concerne l'augmentation de l'effectif des classes.  Dans le passé, l'administration du collège fixait un plafond du nombre d'étudiants par classe à ne pas dépasser afin de préserver la « qualité de l'éducation ».  En supprimant les plafonds, on a négligé le fait que l'effectif des classes a une incidence sur la qualité de l'éducation.

Depuis que La Cité a changé ces priorités, délaissant la qualité de l'éducation au profit d'un modèle corporatif, les indicateurs de rendement de La Cité sont en hausse.  Les indicateurs de rendement sont les résultats des sondages sur la satisfaction des étudiants qui sont effectués à travers un système collégial où la concurrence pour attirer les étudiants est de plus en plus rude.

La priorité qui est accordée aux indicateurs de rendement reflète que l'éducation des collèges est fondée sur le service à la clientèle – c'est-à-dire qu'attirer des étudiants et les garder à tout prix dans le système est devenu plus important que d'instaurer un  apprentissage basé sur une formation rigoureuse et des normes académiques d'excellence.  Les bons scores aux indicateurs de rendement et la hausse des inscriptions se traduisent peut-être par de généreux bonus pour les membres de la direction, mais les dirigeants de la section locale 470 soulignent que les employeurs, qui font partie des comités des relations avec l’industrie, ont exprimé des préoccupations.  Le fait que les diplômés des collèges soient moins bien préparés pour entrer sur le marché du travail ne serait-il pas les conséquences de l'augmentation de l'effectif des classes, de la baisse du nombre de professeurs à temps plein et de la diminution des cours magistraux?

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